Publié dans le n°263 de La Tribune de l’Assurance
Poussés par une réglementation incitative et des promesses de rendement qui se révèlent intéressantes, les fonds ISR connaissent une croissance régulière sur le marché. Mais au-delà de cette vague verte, de quoi parle-t-on exactement ? Comment faire le tri entre les différentes propositions et éviter le « greenwashing » et l’effet de mode ?
Il ne se passe pas une journée sans qu’un établissement financier n’annonce sa décision de s’orienter vers une gestion plus responsable et durable, certains annonçant être 100 % ISR à court terme. Cette vague se traduit dans les chiffres. Au 30 septembre 2020, Quantalys dénombrait 1 549 fonds ISR en Europe pour 870 Md€ gérés contre 654 Md€ fin 2018, soit une croissance des capitaux gérés de 33 % en à peine deux ans, principalement dûe à un effet d’afflux de capitaux puisque les marchés sur la période n’ont quasiment rien fait dans l’ensemble en termes de performance.
Rien que sur l’année 2020, les fonds ISR ont encore attiré plus de 70 Md€ de nouveaux capitaux dans un contexte de marché difficile. Autre élément intéressant, depuis la crise de Covid-19, les sociétés de gestion ont levé plus de 6 Md€. Sur les fonds actions, 89 % des capitaux ont été levés sur des fonds ISR et thématiques. On le voit bien, que ce soit pour les institutionnels ou pour les particuliers, si les fonds proposés ne sont pas estampillés « ISR », l’attrait en est fortement diminué. D’ailleurs, alors que les fonds actions ISR collectent fortement, on constate sur la même période que les investisseurs sortent des fonds non-ISR (décollecte nette sur ces fonds de -7 Md€ sur 2020).
Le poids de la gestion ISR dans l’industrie européenne de l’asset management ne cesse de grossir. Elle représentait à peine 14 % des actifs gérés il y a deux ans. Elle pèse aujourd’hui plus de 17 %. À ce rythme-là, elle devrait représenter un quart des capitaux gérés en 2022 selon nos estimations.
Bonne lecture !